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Cyrus Shepard, figure emblématique du SEO et ancien de Moz, revient sur l’évolution du référencement dans une nouvelle édition de Whiteboard Friday Revisited. Quatre ans après ses « 21 Smart Google SEO Tips », il dresse un bilan nuancé entre permanences et mutations du métier.
L’optimisation favicon : le détail qui fait la différence
Le constat est sans appel : l’optimisation des favicons reste largement négligée en 2025. Pourtant, ce petit détail visuel peut influencer le taux de clic de plusieurs points de pourcentage.
Cyrus Shepard insiste : « C’est quelque chose sur lequel vous avez un contrôle à 100%, et beaucoup de sites l’ignorent simplement. C’est drôle. Les sites qui réussissent avec quelque chose d’instantanément reconnaissable s’en sortent mieux au fil du temps, de manière progressive. »
L’expert rappelle que depuis 2020, Google affiche les favicons dans les résultats mobiles. Un favicon bien conçu – contrasté, lisible, distinctif – peut faire la différence au moment crucial où l’utilisateur choisit sur quoi cliquer.
Pourquoi cette négligence ? Parce que l’optimisation favicon relève du détail, alors que les priorités SEO se concentrent sur des aspects plus techniques. Pourtant, c’est l’un des rares éléments entièrement maîtrisables dans les SERP.
Link building : toujours décisif, stratégie transformée
Les liens comptent toujours. Mais les méthodes ont évolué vers plus de naturel et moins d’artificiel.
Cyrus Shepard assume sa position : « Tout le monde déteste le link building. Le link building est si difficile… Personnellement, je ne suis pas très doué pour le link building, mais j’arrive quand même à construire beaucoup de liens. »
Sa méthode ? Le « passive link building » : créer du contenu si bon que les gens veulent le « voler ». « Si vous pouvez créer quelque chose qui aide quelqu’un à faire son travail, dont il veut se vanter, qu’il veut partager, qu’il peut inclure dans sa propre présentation parce que ce sont des données ou autre chose, ça va obtenir les liens. »
Cette approche rejoint l’évolution vers l’expertise que nous observons : plutôt que de chercher des liens, créer du contenu linkable par sa valeur intrinsèque.
L’outreach reste d’actualité, mais seulement après avoir créé quelque chose de vraiment utile. Cyrus mentionne avoir fait de l’outreach actif seulement 5 fois dans sa carrière.
Le contenu long face aux AI Overviews : point d’inflexion
Changement majeur : l’approche du contenu long-format est remise en question par l’arrivée des AI Overviews.
En 2021, Cyrus était catégorique : « Vous devez investir dans du contenu long-format… Le contenu long-format vous donne généralement plus de valeur pour votre argent en termes de potentiel de classement SEO. »
En 2025, le discours nuance : « Nous devons juste le faire savoir, répondre rapidement à la question de l’utilisateur, montrer notre expertise, entrer et sortir. Et cela change aussi la façon dont nous mesurons les métriques. »
Cette évolution confirme notre analyse sur l’adaptation aux moteurs de réponse : privilégier la précision à l’exhaustivité, optimiser pour l’AEO plutôt que pour les SERP traditionnelles.
Le conseil actuel : expérimenter avec du contenu court et hyper-spécifique, sans abandonner le long-format pour le link building passif.
L’opportunité SEO existe encore en 2025
Message d’espoir : malgré les bouleversements, Cyrus Shepard reste optimiste sur l’avenir du SEO.
« Ce que je ne veux pas que les gens fassent, c’est abandonner… Classez-vous. Obtenez le trafic. Je ne suis pas vraiment amoureux de l’idée, et je suis en total désaccord avec l’idée que l’ère du SEO est terminée. »
Les chiffres parlent : 6 milliards de clics par jour sur Google. Une partie de ces clics concerne vos clients potentiels.
Cette position fait écho aux défis actuels du SEO : certes, le trafic organique évolue, mais il reste un levier business majeur pour qui sait s’adapter.
Les leçons pour 2025
Ce qui ne change pas :
- L’importance des liens de qualité,
- La nécessité de créer de la valeur,
- L’optimisation technique fondamentale.
Ce qui évolue :
- Les formats de contenu (court vs long),
- Les métriques de mesure,
- L’adaptation aux IA conversationnelles.
Ce qui reste négligé :
- L’optimisation des détails (favicon, snippets),
- La compréhension fine des intentions.
L’analyse de Cyrus Shepard confirme que le SEO n’est pas mort, mais qu’il se transforme. Comme souvent, les praticiens qui s’adaptent le plus vite aux nouveaux paradigmes prennent l’avantage sur ceux qui restent figés sur les anciennes méthodes.