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Alors que l’IA bouleverse la façon dont des milliards d’utilisateurs accèdent à l’information, une inquiétude persiste : et si l’IA signait la fin du “blue link” et des visites vers les sites web ?
Liz Reid, responsable mondiale de Google Search, a voulu rassurer. Dans un podcast avec The Economic Times, elle affirme que l’IA n’est pas là pour supprimer la recherche telle que nous la connaissons, mais pour l’augmenter et l’enrichir.
« L’IA n’est pas un remplacement »
« Nous ne voyons pas l’IA comme un remplacement de la recherche… mais comme une façon de la réinventer. »
Pour Reid, l’objectif de Google est de permettre à chacun de poser n’importe quelle question et d’obtenir une réponse sans friction. L’IA est donc conçue comme une couche supplémentaire qui simplifie l’accès à l’information, sans éliminer les résultats classiques.
Le blue link n’est pas mort
Contrairement aux craintes, Reid insiste : « L’histoire du blue link est loin d’être terminée. »
Selon elle, les internautes continueront de vouloir entendre des voix humaines, via des créateurs, experts ou communautés.
Google expérimente déjà des liens intégrés dans les AI Overviews, ce qui permettrait de cliquer directement vers les contenus originaux. L’idée est de créer un équilibre entre réponse synthétique et accès à la richesse des sources.
SEO en monde IA : profondeur avant tout
Le message aux créateurs est en revanche limpide. Le contenu creux n’a plus d’avenir.
Reid détaille :
- « Si vous produisez du contenu superficiel, il n’a rien de plus qu’un résumé IA. »
- « Les utilisateurs cherchent de l’expérience, de la perspective, de la profondeur. »
- « L’optimisation doit viser une expérience riche et engageante. »
Selon elle, les “deep clicks” — ces visites où l’utilisateur reste, explore et consomme — sont en hausse.
L’IA change aussi la manière de poser des questions :
- Les requêtes deviennent plus longues et complexes, car les utilisateurs ajoutent du contexte et des contraintes.
- Le volume de requêtes augmente, les gens posent plus de questions, plus facilement.
- En Inde et aux États-Unis, Google observe déjà plus de 100 millions d’utilisateurs actifs mensuels en mode IA.
Pourquoi ça compte
Ce discours montre la ligne de Google : rassurer sur la continuité, tout en préparant un basculement majeur du modèle de recherche.
En pratique, deux réalités coexistent :
- Oui, les “deep clicks” progressent : les utilisateurs qui franchissent l’IA pour consulter une source semblent plus engagés. C’est une opportunité réelle pour les créateurs capables d’apporter expertise, nuance et confiance.
- Mais le volume global de trafic superficiel diminue : les requêtes simples sont captées par l’IA, ce qui réduit mécaniquement la visibilité et la monétisation de nombreux éditeurs.
La question stratégique n’est donc pas de savoir si “le gâteau grandit” ou non, mais qui en mangera les parts. Les créateurs qui misent sur la profondeur et l’autorité pourraient en bénéficier, tandis que les acteurs dépendants d’un trafic peu qualifié risquent de disparaître.