Lors de l’événement The Big Interview organisé par Wired à San Francisco, le cofondateur et CEO de Cloudflare, Matthew Prince, a indiqué que l’entreprise avait bloqué 416 milliards de requêtes de bots liés à l’IA depuis le 1er juillet 2025 pour le compte de ses clients.
Un dispositif de blocage par défaut des crawlers d’IA
Matthew Prince rappelle que cette offensive s’inscrit dans l’initiative “Content Independence Day”, lancée en juillet 2024 avec plusieurs éditeurs et acteurs de l’IA. Cloudflare propose depuis des outils qui bloquent les robots d’IA par défaut sur les contenus de ses clients, sauf accord payant de la part des entreprises d’IA.
Selon les chiffres présentés, ces règles ont conduit à 416 milliards de requêtes de bots IA refusées depuis le 1er juillet 2025. Cloudflare décrit ce volume comme un indicateur de l’ampleur du scraping automatisé destiné à l’entraînement des modèles de langage.
Un avantage massif attribué à Google
D’après les données dévoilées par Cloudflare, Google verrait environ 3,2 fois plus de pages web qu’OpenAI, 4,6 fois plus que Microsoft, et 4,8 fois plus qu’Anthropic ou Meta.
Matthew Prince affirme que Google impose aux éditeurs un choix défavorable : refuser l’usage de leurs contenus pour l’IA et risquer une perte de visibilité dans la recherche, ou accepter à la fois le crawl pour le moteur de recherche et pour l’entraînement des modèles IA.
Il plaide pour une séparation claire entre le crawl lié à la recherche et celui destiné à l’IA, et présente cette situation comme un changement profond du modèle économique du web, avec un besoin de mécanismes de licence et de protection de la valeur créée par les éditeurs.