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Le trafic s’effondre, les clics se déplacent, et les IA redessinent les règles du jeu. Mais au cœur du tumulte, une vérité s’impose aux yeux de certains SEO, la clarté est devenue le nouveau référencement.
Le grand tournant du contenu, de la page au système
Pendant des années, le conseil était simple, écrire pour que “même un enfant de cinq ans ou un adulte distrait” comprenne. Cette maxime, que Casey Markee répétait depuis une décennie, est selon lui plus actuelle que jamais — sauf qu’un nouvel acteur s’est ajouté à l’équation : les modèles d’intelligence artificielle.
Ces systèmes — ChatGPT, Gemini ou Perplexity — n’indexent pas le web comme Google le faisait.
Ils le lisent, le résument, et le filtrent à travers leur propre logique de confiance et de cohérence.
“Ce n’est plus une bataille de mots-clés”, résume Markee. “C’est une bataille de compréhension.”
Les blogs qui dominent en 2025 ne sont pas les plus bavards, ni les plus optimisés. Ce sont les plus lisibles, les plus structurés et surtout les plus cohérents. Ceux que les IA peuvent citer sans hésiter, et que les lecteurs reconnaissent instantanément.
Du classement à la récupération, le SEO n’est plus un concours de position
Le grand changement s’appelle le retrieval. Autrefois, l’objectif était de grimper sur la première page. Aujourd’hui, il s’agit d’être récupérable — retrievable — par les IA et les moteurs de recherche hybrides.
Un modèle comme Gemini ne renvoie pas dix liens bleus. Il compose une réponse, en s’appuyant sur des sources qu’il “comprend”. Les gagnants sont donc les sites qui ont su se faire connaître des machines.
Comment ? Par la cohérence thématique, des liens internes solides, des auteurs identifiés et un schéma de données propre.
Mike King appelle cela la “relevance engineering”, une ingénierie de la clarté. Le SEO cesse d’être un art de l’optimisation pour devenir un art de la compréhension machine.
Le nouveau signal roi, la fraîcheur
Un détail sépare souvent un article performant d’un autre, la date. Pas celle de publication, mais celle de mise à jour.
Les tests menés par les consultants SEO le confirment. Les contenus affichant un “Dernière mise à jour” clair obtiennent plus de clics et meilleure visibilité dans les résultats d’IA. Selon Markee, la raison est simple, les modèles privilégient la fraîcheur perçue.
Ce biais — appelé recency bias — influence aussi bien l’IA que Google. Et dans les SERP classiques, les utilisateurs réagissent de la même façon : un contenu daté inspire moins confiance.
Les bonnes pratiques seraient :
- Rendre la date visible sur la page,
- S’assurer que Google lit le bon timestamp,
- Et ne jamais “simuler” une mise à jour sans ajout réel de valeur.
“Les IA aiment le contenu vivant”, écrit Markee. “Ne cachez pas vos mises à jour. Montrez-les.”
L’âge d’or du Brand SEO : quand les IA pensent en entités
Les IA ne raisonnent plus en pages, mais en entités via les noms, marques, auteurs et concepts. Elles se souviennent de qui vous êtes, de ce que vous représentez et de la constance de votre discours.
C’est ce qu’on appelle désormais le Brand SEO.
Dans cette logique, l’identité devient une donnée structurée. Un blog ne se contente plus de publier, il enseigne son existence aux moteurs.
Cela passe par :
- Une biographie d’auteur cohérente,
- Un ton reconnaissable,
- Des profils sociaux liés via le balisage
sameAs, - Et des liens internes clairs qui racontent une expertise stable.
Certains créateurs vont plus loin, en intégrant des “AI Buttons” — des boutons incitant les lecteurs à sauvegarder ou résumer leur contenu dans ChatGPT ou Gemini. Une façon de signaler, directement aux modèles, que leur site mérite d’être “retenu”.
“Les IA apprennent comme les humains”, rappelle Markee. “Elles retiennent les marques constantes et les voix claires.”
Pourquoi chaque blog aura besoin d’un vrai audit SEO (et d’une clarté totale avant l’ère des agents IA)
L’époque du bricolage serait ainsi révolue. Entre les mises à jour de Google, les nouveaux signaux d’IA et la montée du web sémantique, le regard professionnel devient indispensable.
Casey Markee, après plus de 160 audits menés en 2025, tire le même constat. Les blogueurs ne manquent pas de contenu, mais de clarté structurelle.
“Si ton site fonctionne pour les enfants, les adultes distraits et les LLMs, il fonctionnera pour tout le monde.”
Les audits modernes ne se limitent plus à la vitesse ou aux liens cassés. Ils évaluent la cohérence des entités, la lisibilité du maillage interne, la fraîcheur du contenu, et surtout la compatibilité avec la logique des IA génératives.
Les résultats parlent d’eux-mêmes : +47 % de trafic en moyenne et jusqu’à +30 % de revenus publicitaires pour les blogs restructurés.
Et ce besoin de clarté ne fera que croître. Car d’ici cinq ans, le web ne sera plus exploré par les internautes, mais par leurs agents IA personnels — des systèmes capables de chercher, comparer et recommander sans intervention humaine.
Ces assistants ne “surfent” pas, ils sélectionnent. Ils ne choisissent pas les plus optimisés, mais les plus compréhensibles et les plus cohérents.
Autrement dit :
- Découverte IA : la recherche devient recommandation.
- SEO de marque : la notoriété remplace le mot-clé.
- Indexation par entités : les IA classent les auteurs, pas les pages.
- Différenciation humaine : la voix, l’expérience et le ton deviennent les seuls vrais avantages compétitifs.
Dans ce monde, il faudra selon Markee choisir entre la clarté ou le chaos. Les créateurs qui survivront à la décennie de l’IA ne seront pas les plus techniques, mais les plus lisibles.
“Google n’est plus le gardien de votre visibilité”, conclut Markee. “C’est votre propre clarté qui décidera de votre survie.”