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Une étude BrightEdge révèle un paradoxe surprenant : alors que le mobile domine la recherche classique, les moteurs IA envoient massivement leur trafic depuis le desktop. ChatGPT génère 94% de ses référencements depuis desktop, Perplexity 96,5%, Bing et Gemini plus de 90%. Seul Google Search continue d’envoyer majoritairement du trafic mobile (53%).
Cette inversion interroge : pourquoi utilise-t-on l’IA différemment selon l’appareil ? Et surtout, qu’est-ce que cela révèle sur l’évolution des comportements de recherche en 2025 ?
Desktop = travail, mobile = consultation ?
Cette répartition desktop/mobile pourrait révéler une segmentation comportementale encore mal comprise. Les chiffres suggèrent que l’IA conversationnelle s’impose comme un outil de productivité professionnelle plutôt que de navigation casual.
Sur desktop, les utilisateurs semblent employer ChatGPT, Perplexity ou Gemini pour des tâches complexes : recherche approfondie, rédaction, analyse, brainstorming. Des usages qui nécessitent du temps, de la précision, et souvent un suivi d’actions (copier-coller, édition, sauvegarde).
Sur mobile, l’IA reste plus consultative que productive. L’explication technique avancée par BrightEdge pour ChatGPT — l’app mobile impose un clic supplémentaire pour accéder aux sites externes — ne suffit pas à expliquer le phénomène généralisé. Perplexity et Gemini montrent des patterns similaires sans cette contrainte technique.
Cette dichotomie desktop = production vs mobile = consommation pourrait être structurelle dans l’adoption de l’IA.
Google Search : l’exception qui confirme la règle
Que Google Search reste majoritairement mobile (53% contre 44% desktop) n’est pas surprenant : c’est le reflet de 15 ans d’habitudes ancrées. La recherche Google mobile est devenue un réflexe quotidien pour des millions d’utilisateurs.
Mais cette comparaison éclaire la différence fondamentale entre recherche traditionnelle et IA conversationnelle. Google Search répond à des besoins immédiats : trouver un restaurant, vérifier un horaire, chercher un itinéraire. L’IA répond à des besoins plus élaborés : comprendre, analyser, créer.
Cette distinction pourrait expliquer pourquoi les stratégies SEO mobile développées pour Google ne s’appliquent pas directement aux moteurs IA. Les intentions de recherche, les formats de réponse, et les parcours utilisateur diffèrent fondamentalement.
Apple, le faiseur de rois du mobile
L’étude BrightEdge souligne un point stratégique essentiel : 58% du trafic mobile de Google vers les sites de marques provient d’iPhone. Avec Safari comme navigateur par défaut sur près d’un milliard d’appareils, Apple détient un pouvoir de disruption majeur.
Si Apple modifiait le moteur de recherche par défaut de Safari — passant de Google à Perplexity, par exemple — l’impact serait immédiat sur la répartition du trafic mobile. Cette possibilité, évoquée à l’approche de la WWDC, révèle la fragilité des positions acquises dans l’écosystème mobile.
Pour les professionnels du marketing digital, cette dépendance à Apple représente un risque stratégique sous-estimé. Une décision de Cupertino pourrait redistribuer les cartes du trafic mobile du jour au lendemain.
Ce que ça change pour le marketing digital
Cette répartition desktop/mobile de l’IA conversationnelle oblige à repenser les stratégies de visibilité. Si l’audience desktop devient la priorité pour apparaître dans les réponses IA, les optimisations mobiles traditionnelles perdent en pertinence.
Les implications pratiques :
- Optimiser pour desktop d’abord dans les stratégies d’AI search optimization,
- Adapter les formats de contenu aux usages professionnels et analytiques,
- Surveiller les évolutions d’Apple comme indicateur de disruption potentielle,
- Diversifier les sources de trafic pour réduire la dépendance aux defaults Safari.
Cette inversion des priorités mobile/desktop marque peut-être un tournant dans l’évolution du web. Après des années de mobile-first, l’IA remet le desktop au centre de certains usages stratégiques.
Pour résumer
- 94% du trafic IA provient du desktop, inversant la tendance mobile dominante.
- Cette répartition révèle une segmentation comportementale : desktop pour produire, mobile pour consommer.
- Google Search reste l’exception avec 53% de trafic mobile, reflet des habitudes établies.
- Apple contrôle 58% du trafic mobile vers les marques via Safari, position de force stratégique.
- Cette évolution oblige à repenser les stratégies d’optimisation : desktop-first pour l’IA, mobile-first pour Google.
- Le pouvoir de disruption d’Apple reste le wild card majeur du secteur.
Source : étude BrightEdge Enterprise SEO platform, mai 2025.