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Ce weekend, tous les outils de mesure affichent des pics de volatilité importants dans les SERP Google. Semrush, Sistrix, Mozcast, Accuranker… les graphiques sont unanimes : fluctuations significatives entre le 8 et 9 juin. Pourtant, les SEO ne rapportent pas d’impacts réels sur leurs sites.
Cette déconnexion entre métriques et terrain interroge : les outils de volatilité mesurent-ils encore les bonnes variables dans un Google de plus en plus complexe ?
Quand les métriques s’affolent pour rien
Les outils de volatilité ont été conçus pour une époque où Google était plus prévisible : 10 liens bleus, quelques ads, peu de formats enrichis. Aujourd’hui, les SERP intègrent AI Overviews, People Also Ask, Local Packs, images, vidéos… Cette complexification crée du « bruit » dans les mesures.
Hypothèses techniques :
- Ajustements d’AI Overviews créant de la volatilité sans affecter les rankings organiques.
- Tests de nouveaux formats générant des variations purement visuelles.
- Recalibrage interne masqué par la stabilité des positions finales.
- Algorithmes différenciés selon les types de requêtes.
Les outils détectent du mouvement, mais ce mouvement ne correspond plus à l’impact réel sur le trafic ou les conversions.
L’ère des micro-ajustements permanents
Depuis la mise à jour core de mars 2025, Google multiplie les ajustements non-officiels. Barry Schwartz recense des signaux quasi-hebdomadaires : 4, 29, 21, 16, 12-13, 8 juin, puis 25, 22-23, 16, 9 avril…
Cette fréquence élevée change la donne. Google ne fait plus de « grosses » mises à jour ponctuelles, mais des ajustements continus et granulaires. Les outils, calibrés pour détecter les variations importantes, captent désormais des micro-mouvements qui n’ont pas d’impact utilisateur notable.
Résultat : inflation des alertes et perte de pertinence des seuils traditionnels de volatilité.
Vers de nouveaux indicateurs ?
Cette évolution questionne l’avenir du monitoring SEO traditionnel. Si les métriques de volatilité perdent leur valeur prédictive, par quoi les remplacer ?
Pistes d’évolution :
- Mesure de l’impact trafic plutôt que du mouvement positionnel
- Suivi des formats enrichis (présence dans AI Overviews, snippets, etc.)
- Analyse sémantique des changements plutôt que positionnelle
- Monitoring par intention de recherche plutôt que par mot-clé
Les professionnels du SEO devront peut-être repenser leurs KPIs pour s’adapter à un Google qui optimise en permanence sans créer de disruption visible.
Cette transition marque probablement la fin d’une époque : celle où l’on pouvait « sentir » les mises à jour Google à travers des outils de volatilité simples.
Source : Search Engine Roundtable, Barry Schwartz.