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Ces derniers jours, la disparition de l’option num=100
dans les SERP Google a provoqué un séisme discret mais bien réel chez les SEO. Jusque-là, la possibilité d’afficher 100 résultats par page — bien que jamais officiellement supportée par Google — était devenue une habitude pour les scrapers et outils tiers. Son retrait brutal a créé deux effets de bord :
- Des perturbations dans le tracking tiers.
- Des anomalies dans Google Search Console, avec des impressions artificiellement gonflées.
La question qui fâche : quid de Google Ads ?
Si Search Console a été touché, faut-il craindre que les volumes de recherche dans Google Ads — notamment via le Keyword Planner — aient eux aussi été biaisés ?
C’est la question posée par Vanessa Fox (ex-Google, aujourd’hui stratège produit) sur Bluesky :
« Si les impressions GSC étaient gonflées, est-ce que ça a aussi impacté les volumes de recherche dans l’outil de mots-clés Google Ads ? »
Une inquiétude légitime. Les volumes Ads sont utilisés pour calibrer campagnes, budgets, prévisions de trafic et, plus largement, arbitrages stratégiques.
Les premiers retours de la communauté PPC
Barry Schwartz (Search Engine Roundtable) a relayé la question auprès de la communauté PPC. Les réponses convergent : a priori, non.
- La majorité des gestionnaires de comptes Ads n’ont pas constaté de variations suspectes.
- Aucun signal d’alerte massif sur les volumes fournis par le Keyword Planner.
- Pas de hausse artificielle des impressions constatée en campagnes actives.
Si Search Console a subi des artefacts liés aux scrapers, Google Ads semble mieux protégé.
Pourquoi Ads serait épargné ?
Deux explications plausibles :
D’abord, les pipelines de données sont distincts. Search Console s’appuie directement sur la collecte brute des impressions dans les SERP, tandis que Google Ads alimente ses rapports à partir des logs publicitaires. Or, comme chaque clic et chaque impression est facturable, la rigueur exigée est maximale. La moindre anomalie mettrait en péril la confiance des annonceurs.
Google Ads dispose ensuite de mécanismes anti-bruit plus robustes. Les volumes de recherche et les impressions publicitaires constituent la base même de son modèle économique. Le risque de laisser passer des données polluées par des scrapers est tout simplement trop élevé. Les systèmes sont conçus pour filtrer ces signaux parasites avant qu’ils n’affectent les annonceurs.
UX et confiance : deux poids, deux mesures
Ce différentiel souligne une réalité souvent négligée :
- Search Console est un outil gratuit, orienté pilotage SEO, sans enjeu direct de monétisation. Google peut tolérer qu’il soit moins solide face à certaines anomalies.
- Google Ads est au cœur du revenu de l’entreprise : la confiance des annonceurs est vitale. D’où un investissement massif dans la qualité des données.
Le PPC bénéficie d’une infrastructure de reporting beaucoup plus protégée.