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Le débat fait rage dans la communauté SEO. Mark Williams-Cook affirme que supprimer les meta descriptions génère +3 % de trafic, tandis que Jono Alderson dénonce ces tests comme du « théâtre performatif ». Entre dogme SEO et réalité algorithmique, où se situe la vérité en 2025 ?
Analyse basée sur les travaux de Roger Montti publié sur Search Engine Journal, croisant les positions de Mark Williams-Cook et Jono Alderson.
Le débat relancé : supprimer ou optimiser ?
Mark Williams-Cook a publié sur LinkedIn les résultats de ses tests SEO montrant que les pages sans meta description enregistrent un gain de trafic moyen de 3 % par rapport à celles qui en possèdent. Sa conclusion : « Nous ne recommandons plus d’écrire des meta descriptions, et c’est basé sur des données et des tests. »
En parallèle, Jono Alderson, consultant SEO technique, publie un article intitulé « Stop testing. Start shipping » où il qualifie ces tests SEO de « théâtre performatif », arguant que les tests A/B SEO ne peuvent pas isoler les variables dans un écosystème aussi complexe que Google.
Cette opposition illustre un clivage fondamental dans l’industrie SEO entre approche data-driven et vision holistique.
Ce que Google fait vraiment avec les meta descriptions
Pour comprendre l’enjeu de ce débat, il faut d’abord examiner le comportement réel de Google face aux meta descriptions et identifier les cas où elles conservent leur utilité.
Taux de réécriture : 80 % selon Williams-Cook
Google réécrit environ 80 % des meta descriptions selon les observations de Williams-Cook. Cette réécriture s’effectue de manière query-dependent : Google génère une description adaptée à la requête spécifique de l’utilisateur plutôt que d’afficher la meta description générique du webmaster.
Cette logique explique pourquoi une page peut avoir des snippets différents selon les requêtes qui la déclenchent, Google adaptant le contenu affiché pour maximiser la pertinence perçue.
Cas où les meta descriptions restent utiles
Malgré ce taux de réécriture élevé, certains cas d’usage préservent l’utilité des meta descriptions :
- Contrôle du snippet : sur des requêtes de marque ou très spécifiques, Google respecte souvent la meta description originale.
- Branding et messaging : les pages stratégiques (home, produits phares) bénéficient d’un contrôle éditorial sur leur présentation dans les SERP.
- CTR optimization : une meta description bien rédigée peut améliorer le taux de clic sur des requêtes où Google la conserve intégralement.
Ce que disent les tests (et leurs limites)
Les données avancées par Williams-Cook méritent un examen détaillé, tout comme les objections méthodologiques soulevées par ses détracteurs.
Résultats SEOTesting : +3 % de trafic
Williams-Cook s’appuie sur la plateforme SEOTesting pour documenter ses observations. Ses tests montrent un gain statistiquement significatif d’environ 3 % de trafic organique pour les groupes de pages sans meta description.
Son hypothèse : en omettant la meta description, on augmente la probabilité que Google injecte une description adaptée à la requête, qui surperformera une meta description générique.
Limites méthodologiques selon Alderson
Jono Alderson soulève des objections méthodologiques fondamentales :
- Système non-fermé : le SEO n’opère pas dans un environnement contrôlé. Les résultats de recherche sont volatiles, influencés par des facteurs externes incontrôlables.
- Variables confondantes : impossible d’isoler l’impact d’une seule modification quand les pages testées diffèrent par leur potentiel de trafic, leur thématique ou leur positionnement concurrentiel.
- Causalité vs corrélation : même les tests les plus rigoureux ne peuvent qu’suggérer une causalité dans des environnements aussi complexes que l’écosystème Google.
Ces limitations ne invalident pas nécessairement les observations de Williams-Cook, mais questionnent leur généralisation et leur reproductibilité.
Ce qu’on peut faire concrètement en 2025
Au-delà du débat théorique, quelles décisions pratiques prendre selon le type de page et les objectifs business ? Voici un guide d’aide à la décision.
Quand il est pertinent de ne pas en mettre
- Articles de blog informationnels : Google excelle à extraire des passages pertinents selon la requête. Une meta description figée peut limiter cette adaptation.
- Pages à longue traîne : pour des contenus ciblant de multiples requêtes connexes, laisser Google choisir peut optimiser la pertinence par requête.
- Tests de performance : sur des échantillons de pages similaires, tester l’omission peut révéler des gains de CTR spécifiques à votre secteur.
Cas où elles restent stratégiques
- Pages commerciales : fiches produits et pages de vente où le contrôle du message prime sur l’adaptation automatique.
- Pages de marque : home page et présentation entreprise où la cohérence éditoriale constitue un enjeu stratégique.
- Requêtes concurrentielles : sur des SERP saturées, une meta description différenciante peut créer un avantage CTR décisif.
- Optimisation internationale : pour les sites multilingues, les meta descriptions permettent un contrôle linguistique et culturel des snippets.
Une approche hybride pour 2025
La réalité se situe probablement entre les deux positions. Williams-Cook et Alderson ont partiellement raison : les tests SEO ont leurs limites, mais les observations terrain gardent leur valeur.
Stratégie recommandée :
- Audit sélectif : identifier les pages où Google réécrit systématiquement vos meta descriptions pour tester leur suppression.
- Maintien stratégique : conserver les meta descriptions sur les pages à fort enjeu commercial ou de branding.
- Test progressif : expérimenter l’omission sur des échantillons contrôlés avant généralisation.
- Monitoring CTR : surveiller l’évolution des taux de clic dans Search Console post-modification.
Conclusion : un choix stratégique, pas une règle absolue
Le débat meta descriptions illustre l’évolution du SEO vers une discipline plus nuancée et contextuelle. Plutôt qu’une règle universelle, l’approche 2025 exige une évaluation cas par cas selon les objectifs, le secteur et les spécificités de chaque site.
Les observations de Williams-Cook méritent attention, les critiques d’Alderson rappellent la complexité du système Google. Cette tension productive pousse l’industrie vers des pratiques SEO plus matures, qui dépassent les recettes universelles pour des stratégies sur-mesure.
Au final, la question n’est plus « faut-il des meta descriptions ? » mais « quand et pourquoi en utiliser ? »