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L’intelligence artificielle ne remplace pas les experts SEO. Elle ne décide pas à leur place, n’anticipe pas toutes les subtilités d’une stratégie, et ne maîtrise pas le contexte métier aussi finement qu’un humain. Mais utilisée avec méthode, elle peut agir comme un copilote efficace : accélérer les analyses, tester des hypothèses, prioriser plus vite.
C’est précisément l’approche défendue par Bengu Sarica Dincer, SEO manager chez Designmodo et consultante indépendante, dans un article publié sur Search Engine Land. Elle y partage cinq expériences simples et reproductibles, où l’IA générative (Claude, ChatGPT, Gemini…) a permis d’itérer plus vite, d’évaluer des pistes sans mobiliser de ressources, ou encore de détecter des signaux faibles dans les données.
Sans promettre de miracle, ces tests montrent comment l’IA peut s’intégrer concrètement à la boîte à outils du SEO. Une aide à la décision plus qu’une baguette magique — mais une aide qui fait gagner un temps précieux.
Tester une nouvelle navigation sans attendre les devs
Avant d’impliquer une équipe technique déjà bien occupée, il est souvent utile de valider en amont les bénéfices réels d’un changement d’interface. Dans cette expérience, Bengu Sarica Dincer a utilisé Claude 3.7 Sonnet pour tester l’impact potentiel d’une nouvelle barre de navigation sur l’engagement des utilisateurs.
L’idée : comparer deux versions de menu — l’actuelle et une proposition plus épurée, plus structurée. Claude a été nourri d’un brief complet (site, produits, objectifs marketing), puis invité à analyser les deux options. Résultat : une synthèse claire des points forts et faibles, avec des prédictions sur l’impact UX et SEO.
L’IA a aussi proposé des améliorations intermédiaires, affinant ainsi la maquette avant même d’impliquer l’équipe de développement. Une fois le nouveau menu intégré, les résultats ont confirmé l’intuition : meilleur engagement, hausse des conversions.
Ce que ça montre : l’IA permet de faire une pré-validation argumentée, rapide, avec un raisonnement structuré. Utile pour arbitrer sans attendre, ou pour convaincre en interne avec des éléments tangibles.
Optimiser un contenu en perte de vitesse
Même les contenus les plus complets finissent parfois par décliner. Changement d’intention utilisateur, nouveaux concurrents, mise à jour d’algorithme… les raisons sont multiples. Plutôt que de repartir à l’aveugle, Bengu Sarica Dincer a choisi d’utiliser Gemini comme copilote pour réanalyser un article qui ne performait plus.
L’approche : confier à l’IA une mission claire — décortiquer les pages qui dominent désormais la SERP sur la requête ciblée, identifier les formats gagnants (listes, tableaux, comparatifs), prédire ce qui fonctionne… et proposer des recommandations concrètes.
Résultat : l’article a été restructuré, simplifié, rendu plus lisible. Les passages clés ont été clarifiés, et des éléments de réponse ont été mis en avant. En quelques semaines, les impressions sont reparties à la hausse, et le contenu est même apparu dans un encart AI Overviews.
Ce que ça montre : l’IA permet une analyse concurrentielle rapide, orientée intention utilisateur. Elle aide à identifier des axes d’optimisation précis, sans attendre que les signaux SEO s’aggravent.
Mesurer la vitesse d’indexation de nouvelles pages
Comment savoir si vos contenus sont rapidement détectés par les moteurs… ou s’ils stagnent dans l’ombre ? Bengu Sarica Dincer a voulu en avoir le cœur net. Elle a publié 10 pages tests un samedi à 16 h, sans les soumettre à Google ni Bing, puis observé quelles plateformes allaient les détecter en premier.
Résultat ? Bing a indexé les pages en 38 minutes. ChatGPT a intégré deux contenus dans ses réponses en 2 h. Perplexity en a détecté six en trois heures. Et Google, bien qu’annonçant huit pages indexées en six heures via la Search Console, n’en montrait que cinq avec l’opérateur site:.
Mais ce n’est pas tout. Grâce à la fonction de raisonnement de ChatGPT, l’autrice a pu analyser les résultats, croiser les données, et identifier les facteurs structurels qui ralentissaient l’indexation sur certaines pages.
Ce que ça montre : l’IA ne sert pas qu’à produire ou optimiser du contenu. Elle peut aussi aider à interpréter des signaux techniques, à croiser les comportements de différentes plateformes, et à prioriser les corrections pour gagner en visibilité.
Identifier les freins au crawl plus efficacement
Parfois, un contenu reste invisible non pas parce qu’il est mal écrit, mais parce qu’il n’est jamais exploré par les robots. C’est le cas des pages orphelines, mal reliées ou trop lentes. Pour éviter de passer des heures dans les logs serveurs, Bengu Sarica Dincer a mobilisé ChatGPT avec l’outil Advanced Data Analysis.
L’objectif : scanner les fichiers de logs pour repérer les anomalies et dresser une carte des priorités. L’IA a identifié en quelques minutes des pages jamais visitées par les bots, d’autres qui consommaient trop de crawl budget, des lenteurs anormales, ou encore des pics de crawl suspects.
Plutôt que de fouiller manuellement des milliers de lignes, l’autrice a obtenu un diagnostic clair, lisible et priorisé, qu’elle a pu transformer rapidement en plan d’action.
Ce que ça montre : avec un bon prompt et des données propres, l’IA permet de gagner un temps précieux sur les audits techniques, sans rogner sur la qualité de l’analyse.
Comparer sa fréquence de publication avec celle des concurrents
Publier régulièrement du contenu est essentiel, mais est-ce suffisant face à des concurrents plus actifs ? Pour répondre à cette question, Bengu Sarica Dincer a utilisé Gemini comme copilote d’analyse. Objectif : mesurer la « vélocité éditoriale » du site par rapport à celle de trois concurrents directs.
Gemini a extrait les dates de publication des articles récents sur les blogs visés, puis calculé la fréquence de publication sur les thématiques clés. Ensuite, l’autrice lui a fourni l’historique de son propre blog, pour comparer les rythmes.
Résultat : un benchmark chiffré qui a permis de visualiser le décalage… et de réajuster la stratégie éditoriale. Grâce à cette mesure, les ressources ont pu être réaffectées plus intelligemment, avec un objectif clair : publier aussi souvent — ou mieux — que les meilleurs dans la niche.
Ce que ça montre : l’IA ne fait pas que produire du contenu. Elle peut aussi piloter la stratégie, en donnant une vision objective et exploitable du rythme à suivre.
Les points clés à retenir
Sur le rôle de l’IA :
- L’IA ne remplace pas l’expertise SEO mais en amplifie les effets.
- Elle permet de tester plus vite et d’anticiper les résultats avant d’agir.
- Elle aide à valider des idées sans mobiliser inutilement les équipes.
Sur les bénéfices opérationnels :
- Elle facilite l’analyse concurrentielle et l’identification de priorités.
- Elle renforce l’agilité stratégique en réduisant les phases d’attente.
- Utilisée intelligemment, elle fait gagner du temps sans sacrifier la qualité.
Sur l’évolution du SEO :
- Le SEO devient plus itératif, plus structuré et plus orienté données.
- L’IA devient un véritable copilote pour affiner chaque décision SEO.
