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Meta vient d’annoncer des mesures drastiques contre les contenus non-originaux sur Facebook, emboîtant le pas à YouTube dans une offensive coordonnée contre les fermes de contenu et les comptes qui republient le travail d’autrui sans autorisation.
Meta déploie l’artillerie lourde
La plateforme de Mark Zuckerberg révèle avoir supprimé 10 millions de profils usurpant l’identité de grands créateurs de contenu, et pris des mesures contre 500 000 comptes impliqués dans des comportements de spam ou de faux engagement.
Cette annonce fait suite à la mise à jour des politiques de monétisation YouTube, qui a clarifié sa position sur le contenu inauthentique et répétitif. Les deux géants technologiques s’attaquent désormais frontalement au problème des comptes qui monétisent le travail d’autrui sans permission ni ajout de valeur.
Conséquences immédiates pour les contrevenants
Les comptes Facebook qui republient de manière répétée les vidéos, photos ou publications textuelles d’autres créateurs perdront l’accès aux programmes de monétisation de la plateforme et verront la visibilité de leurs contenus réduite.
Facebook teste également un système qui ajoute des liens sur les vidéos dupliquées pour rediriger les spectateurs vers le créateur original. Cette fonctionnalité vise à redonner la visibilité légitime aux auteurs initiaux du contenu.
Meta justifie cette approche dans son communiqué officiel : « Nous croyons que les créateurs doivent être célébrés pour leurs voix et perspectives uniques, et non noyés par des copieurs et des usurpateurs. »
Distinction cruciale : original vs transformatif
Les deux plateformes établissent une distinction claire entre contenu non-original et contenu transformatif comme les vidéos de réaction ou les commentaires.
Meta précise que le contenu devient problématique lorsque les créateurs republient du matériel d’autrui sans permission ni améliorations significatives comme le montage ou la voix-off. Renee Richie, liaison créateur chez YouTube, confirme cette approche : « Il s’agit d’une mise à jour mineure des politiques YPP de longue date de YouTube pour mieux identifier quand le contenu est produit en masse ou répétitif. »
Le rôle ambigu de l’IA
Aucune des deux plateformes ne bannit complètement le contenu généré par IA. Leurs récentes mises à jour semblent cependant conçues pour lutter contre une vague de contenu automatisé de faible qualité offrant peu de valeur aux spectateurs.
YouTube affirme que les créateurs peuvent utiliser des outils IA tant que le produit final inclut des commentaires originaux ou une valeur éducative, avec une divulgation appropriée pour le contenu synthétique.
Les directives de Meta mettent en garde contre le simple « assemblage de clips » ou la dépendance au contenu recyclé, encourageant plutôt la « narration authentique ». Ces préoccupations visent implicitement les compilations assistées par IA qui manquent d’originalité, un phénomène croissant dans l’écosystème de l’IA.
Impact différencié sur les créateurs
Cette double offensive renforce l’importance de l’originalité et de l’apport créatif. Les créateurs produisant des vidéos de réaction, des commentaires ou des médias avec des ajouts significatifs ne devraient pas être affectés. Ils pourraient même bénéficier de la perte de visibilité des comptes spammeurs.
En revanche, les comptes qui se contentent de republier le contenu d’autrui avec un montage minimal ou des variations superficielles pourraient voir leur portée réduite et perdre leur monétisation.
Outils et nouvelles métriques
Meta a introduit de nouveaux insights au niveau des publications dans son tableau de bord professionnel et un outil pour vérifier les risques de pénalités. YouTube propose également des conseils via son Creator Liaison.
Bonnes pratiques recommandées par Meta
Pour maintenir l’éligibilité à la monétisation, Meta recommande de :
- Publier principalement du contenu original filmé ou créé par l’utilisateur,
- Apporter des améliorations significatives comme le montage, la narration ou les commentaires lors de l’utilisation de contenu tiers,
- Prioriser la narration plutôt que les publications courtes et peu élaborées,
- Éviter le contenu recyclé avec filigranes ou de faible valeur de production,
- Rédiger des légendes de qualité avec un minimum de hashtags et de majuscules.
Le signal d’un mouvement plus large
Ces mises à jour de Meta et YouTube traduisent une offensive globale contre le contenu non-original, particulièrement le « slop » généré par IA et les fermes de contenu.
Ces mesures indiquent un changement de priorités. L’originalité et le contenu à valeur ajoutée deviennent la nouvelle norme, comme c’était déjà le cas sur les SERP.
L’ère de la monétisation sans effort par republication touche donc à sa fin. À l’avenir, le succès sur des plateformes comme Facebook et YouTube dépendra de l’apport créatif, de la narration et d’un engagement envers l’expression originale.
