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Depuis leur lancement, les AI Overviews de Google fascinent autant qu’ils inquiètent. Être cité dans ces encarts semblait, au départ, l’équivalent d’un nouveau “Top 1” organique. Mais les données montrent une réalité bien différente : la visibilité est réelle, mais le trafic ne suit pas.
C’est la conclusion d’une analyse menée par Adam Gnuse (Search Engine Journal, 24 septembre 2025), qui s’appuie sur plus de 20 000 requêtes (anglophones) et l’examen détaillé de 200 SERP entre février et avril 2025.
Quand une citation en AI Overview vaut… une position 6
L’étude a comparé la performance d’un domaine dans l’AI Overview et dans les liens bleus traditionnels. Résultat :
- Être premier cité dans un AI Overview génère, en moyenne, autant de clics qu’un lien organique en position ~6.
- La courbe de CTR s’effondre rapidement : dès la 4e ou 5e citation, la visibilité existe encore, mais les clics deviennent négligeables.
- Les Top 3 liens organiques restent largement dominants pour capter un trafic qualifié.
En clair, l’AI Overview n’est pas une “nouvelle première place”, mais une zone de visibilité limitée, très loin du rendement des meilleures positions organiques.
Pourquoi les clics ne suivent pas
Plusieurs facteurs expliquent cette faiblesse structurelle :
- Satisfaction immédiate : l’Overview fournit déjà une réponse synthétique, ce qui réduit l’envie de cliquer.
- Mentions de marque peu engageantes : contrairement à un lien bleu (titre + meta description optimisée), une citation n’est qu’un petit bloc de texte, sans attractivité.
- Surcharge visuelle : en haut de SERP, l’Overview se mêle aux publicités, packs et autres modules. L’utilisateur scrolle souvent plus bas.
- Ergonomie : citations courtes, difficilement compréhensibles, qui entraînent une chute brutale d’attention.
Que faire face aux AI Overviews ?
Pour les SEO, il ne s’agit pas de négliger les AI Overviews, mais de les considérer pour ce qu’ils sont vraiment : un levier de visibilité et de crédibilité, mais pas une source majeure de trafic. Voici quelques conseils donnés par Adam Gnuse :
- Optimiser pour l’Overview
- Identifier les FAQs et requêtes éligibles.
- Ajouter des “answer capsules” (réponses courtes et précises, <200 caractères) sous H2/H3.
- Ne pas insérer de liens externes dans ces blocs, pour maximiser les chances de citation.
- Continuer la bataille du Top 3 organique
- Produire du contenu approfondi et différenciant.
- Consolider son autorité via des liens éditoriaux de qualité.
- Maintenir une hygiène technique irréprochable (Core Web Vitals, UX mobile et architecture).
- Repenser la mesure
- Considérer l’Overview comme un levier de visibilité haut de funnel (notoriété et crédibilité).
- Ne pas surévaluer son rôle en trafic direct dans les dashboards.
- Aligner les reportings avec les CTR réels actuels, loin des benchmarks historiques gonflés.
Visibilité ≠ trafic (mais cela reste utile)
Les AI Overviews déplacent l’attention en haut de page, mais ils ne déplacent pas la demande. Pour les SEO, cela signifie deux choses :
- Repenser l’équilibre effort / retour : viser une citation en Overview est intéressant pour la crédibilité et le branding, mais c’est un signal faible côté ROI.
L’essentiel du budget et du temps doit rester orienté vers les leviers historiques du trafic organique : Top 3, autorité de liens et profondeur de contenu. - Redéfinir la valeur du SEO dans l’entreprise : un SEO ne rapporte pas seulement des clics, mais aussi de la visibilité et de la confiance. Ces KPIs “haut de funnel” deviennent nécessaires dans les tableaux de bord, pour rendre compte de la vraie place du SEO dans un environnement dominé par l’IA générative.
- Anticiper l’effet cumulatif : même si les Overviews n’apportent pas de clics directs et être cité régulièrement pourrait influencer indirectement les modèles de recherche (LLM training et signaux de confiance). Ignorer totalement ces encarts serait donc risqué.
En résumé, l’AI Overview n’est pas un nouveau terrain de conquête massivement rentable, mais un espace de marque. La bataille du SEO reste ancrée dans le trafic organique qualifié, et ce sont les positions dominantes (Top 3) qui continueront à décider des vrais vainqueurs.